Civictech : définition

Civictech : définition, intérêts et exemples

La démocratisation d’Internet permet désormais à chacun « d’être son propre média ». La culture numérique et le développement d’outils toujours plus performants pour communiquer contribuent à établir de plus en plus d’espaces pour interagir en ligne : on parle alors de plus en plus de civictech. Mais que désigne ce terme, concrètement ?

Civictech définition

Ce néologisme allie « civisme » et « technologie ». Il désigne communément les structures utilisant les outils technologiques pour renforcer l’usage démocratique au sein de leurs organismes. Civictech et démocratie participative en entreprise sont par exemple très liés.
Ces solutions numériques peuvent être très variées (on peut aussi parler de « technologies civiques » dans ce contexte). Attention cependant à ne pas confondre le terme civictech avec pol tech (lorsque les outils sont à visée électorale) ou gov tech (lorsqu’ils sont mis en œuvre par les gouvernements pour plus d’efficacité de leur côté et plus de transparence au niveau des politiques publiques).
La civic tech entre en application notamment dans le cadre de l’entreprise, mais aussi au sein d’organismes publics ou d’associations. Si ses usages et modes de déploiement sont multiples, ils convergent vers des objectifs communs que nous allons découvrir ensemble.

Civictech : à quoi ça sert ?

Définition civictech

Ce type d’initiative a pour but global de favoriser la participation des citoyens en leur donnant des outils performants. La civictech est aussi mise en application pour améliorer la transparence de la gouvernance et des décisions publiques. Elle est également très utile pour :

  • Renforcer le lien entre élus et citoyens, pour une relation plus horizontale entre eux (par opposition à une hiérarchisation verticale synonyme de nombreux intermédiaires).
  • Simplifier la communication et l’échange d’informations, chose essentielle pour inclure tout un chacun à la prise de parole pour une problématique publique.
  • Renforcer la mobilisation citoyenne en animant activement et efficacement une communauté
  • Favoriser l’entraide en vue par exemple de poursuivre ensemble un intérêt général
  • Faire évoluer le système démocratique au niveau de la lisibilité et l’accessibilité des données. En d’autres termes, apporter plus de transparence à l’action publique.
  • Proposer une information politique la plus neutre possible
  • Offrir aux citoyens des moyens de se renseigner et participer aux décisions politiques. Un enjeu d’autant plus important durant les périodes de confinement liées à la crise sanitaire. La civitech se positionne alors comme véritable levier d’une co-construction politique par les citoyens.
  • Accélérer le processus démocratique grâce à une organisation et des moyens plus adaptés aux attentes et usages des citoyens.

On peut ainsi affirmer que la civic tech se base par définition sur trois grandes valeurs, à savoir la liberté, le collaboratif et le participatif. La civictech regroupe un ensemble de solutions numériques visant à favoriser l’implication des individus (ou groupes d’individus) dans la sphère publique.

Civictech : des exemples

En tant qu’internaute, vous avez déjà sûrement consulté une ou des plateformes ou utilisé des outils de cette fameuse civictech. Commençons par l’un des plus utilisés : Wikipédia.
Cette plateforme collaborative est un excellent exemple de civic tech en application puisqu’elle permet à chaque citoyen d’y contribuer. Tout le monde est libre d’apporter sa pierre à l’édifice sur le sujet de son choix.
La démarche est bien sûr encadrée pour s’assurer de la véracité des informations transmises, mais aussi de leur neutralité, l’un des objectifs de la démarche comme évoqué précédemment. Un exemple de moyen pour déployer des méthodes d’intelligence collective.

Découvrir l’intelligence collective en entreprise

Civictech exemple

Si certains outils sont internationaux, d’autres sont spécifiques à leur pays d’application. On trouvera comme outil de civic tech en France l’application mobile Bouge Ma Ville par exemple. Celle-ci va faire le lien entre les citoyens utilisateurs de la plateforme et la mairie de la commune concernée. Grâce à cet outil, habitants et employés municipaux vont pouvoir signaler toute dégradation constatée dans une rue ou voie publique de sa ville. Le signalement sera ensuite transmis aux services techniques, puis, une fois l’incident résolu, le citoyen à l’origine ce signalement en sera informé.

Autre exemple de civic tech : Fluicity, une plateforme numérique de consultation citoyenne invitant ses usagers à prendre part activement à différentes démarches participatives (ex : établissement d’un budget participatif communal, proposition de création de certains espaces etc.)
Nous parlions plus haut de la nécessité de l’information. Pour pouvoir prendre des décisions éclairées, il est essentiel d’avoir en tête les éléments les plus importants et les plus neutres possible. Aussi, une autre initiative numérique, CityZenMap, permet aux habitants d’une commune d’être informés des changements à venir dans leur ville. On retrouve dans cet exemple de civic tech cette volonté de transparence et de communication directe entre élus et citoyens. A noter que ces derniers pourront ensuite engager le dialogue via cette plateforme dédiée, en proposant par exemple à leur tour une idée d’aménagement du territoire.

autre exemple de civictech

Le site web Consultvox propose quant à elle une solution de participation citoyenne en ligne et s’adresse aussi bien aux élus et acteurs publics qu’aux associations, universités, agences de conseil et citoyens à l’échelle individuelle. Plusieurs outils y sont proposés comme des tables rondes, des questionnaires, des cartes participatives, des appels à idée…
D’ailleurs, l’engagement pouvant prendre des formes extrêmement variées, on trouve aussi des solutions de crowdsourcing, des sondages en ligne, pétitions (ex : change.org) ou encore des cartographies participatives. Autant de moyens où intervient cette civictech pour impliquer les citoyens dans une démarche de co-construction démocratique, et ce, à différentes échelles.

La plateforme Assembl conçue par Bluenove se positionne en tant qu‘outil de débat en ligne, permettant une mobilisation citoyenne massive aussi bien pour des projets auprès d’organismes publics (ex : OCDE) que privés (ex : Crédit Agricole, SNCF).

La civictech : quel avenir ?

Si ce néologisme reste encore peu connu du grand public, force est de constater que les solutions de civictech prennent de plus en plus d’ampleur et trouvent de plus en plus de sens auprès des différents acteurs (élus, citoyens, organismes publics ou privés…)

Cependant, la question du financement est primordiale. Les applications de civic tech trouvent leurs sources de financement via les collectivités qui achètent ou louent leurs services. De plus, certains financements sont octroyés via des levées de fonds privés tandis que d’autres sont financées grâce à des dons et subventions.

Les confinements successifs, la volonté des individus comme des entreprises de lancer des consultations citoyennes et la démocratisation des dispositifs numériques font aujourd’hui des civic techs des solutions en pleine expansion. Les citoyens, mais aussi les organismes publics et privés se digitalisent de plus en plus, rendant ces solutions numériques d’autant plus utiles, pratiques et pertinentes pour des actions à mener au quotidien.

Quel avenir pour la civictech
En revanche, ces différents outils font face à plusieurs grands enjeux. Ils doivent d’abord s’assurer d’être complémentaires avec d’autres actions ne passant pas par le numérique. En effet, encore de nombreux citoyens ne disposent pas d’un accès Internet, ou ne souhaitent pas favoriser ce média pour intervenir dans le paysage politique de leur pays ou commune. Pour ne pas renforcer ce fossé générationnel (les plus réticents au numérique étant souvent des citoyens plus âgés), il est donc essentiel de ne pas tout miser sur les solutions de civictech mais chercher à les rendre complémentaires à d’autres types de solutions afin de continuer à favoriser la participation citoyenne et la mobilisation présentielle. Il est ainsi possible de combiner deux approches participatives : l’une digitale, l’autre présentielle.

Par ailleurs, comme toute application et tout site web, une solution numérique de civic tech en France va être tenue de respecter les obligations légales concernant la protection des données. Le respect du RGPD n’est d’ailleurs pas le seul enjeu en la matière, les outils de civic tech ayant aussi un rôle à jouer pour rassurer leurs utilisateurs quant au traitement des données qu’ils communiquent pour prendre part aux actions citoyennes.